Elizabeth P.

Conseillé par
31 janvier 2022

Un roman à ne surtout pas manquer

« Quand j'étais petite, je voulais vivre dans un tableau de Chagall barbouillée de couleurs au milieu des chevaux ailés, des soleils bleus et des musiciens acrobates....... je crois qu'au fond c'est toujours le cas. »
« Une certitude s'accroche à elle en cet instant : elle veut vivre, vivre comme dans un tableau de Chagall, enivrée de couleur, légère, émerveillée, dans un ciel habité par tout ce qu'exhale la terre »

Premier chapitre :
un couple sur un lit.
Elle, entreprenante, amoureuse .
Lui, silencieux, comme absent.
Où est passé leur amour ?

Elle, c'est Lou
2005 : elle est dans un hôpital psychiatrique.
Pourquoi ?
Cette question permanente tout au long du récit.
Puis on passe en 2000, au Vietnam.
Emploi du « tu » déroutant au départ, qui s'adresse à Nils, qui travaille à l'ambassade.
C'est certainement lui l'homme du lit.
Je dois être de la vieille école, ça m'agace un peu ces romans où l'on passe d'un personnage à l'autre, d'une époque à l 'autre, d'un pronom narratif à l'autre.
Mais l'écriture est si belle que je continue.
Chaque chapitre commence par une magnifique citation, le plus souvent de Chagall.
Lou est fascinée par Chagall.
Depuis l'enfance elle s'imagine vivre dans un de ses tableaux.
Ayant vu une splendide exposition sur Chagall à Landernau, je ne peux que la comprendre.
Lou est fragile.
Lou perd pied.
Elle voulait vivre Lou.
Elle rêvait des couleurs de Chagall, des couleurs de la vie.
Elle aimait Lou.
Elle aimait tellement Nils.
Elle tombe Lou, dans un puits sans fond, dans cet HP où elle ne sait ce qu'elle fait, pourquoi elle y est.
Se relèvera-telle Lou ?
Cette histoire est magnifique.
L'écriture est somptueuse.
Poétique, sensuelle, intelligente, lumineuse, profonde.......
les nombreuses références à des peintres enrichissent le récit.
le livre est terminée mais j'y suis encore, émerveillée.
Pour une fois, pas envie de me plonger dans un autre tout de suite, ne pas perdre cette ambiance magique.
Les sauts dans le temps et dans les personnages qui m'ont agacée au début font partie intégrante de cette histoire.
Elle aurait perdu beaucoup à être racontée d'une manière chronologique.
C'est un premier roman, mais quel roman.
Mon vœu le plus cher est qu'il soit suivi d'autres.
Les Gaëlle sont de bonnes surprises en littérature.
Après Gaëlle Nohant, Gaëlle Josse, voici venue Gaëlle Fondlupt, et pour longtemps j'espère.
Merci infiniment pour ce roman.

Mais quel amour cette Finette!
Mais quel amour ce Remo !
Ah c'est une bien belle histoire que leur histoire d'amour.
Mais qu'est-ce qui arrive à Finette ?
Elle si joueuse, si gourmande, si voleuse, si dormeuse, plus rien ne l'intéresse.
Elle est carrément déprimée.
Et tout est super bien rendu tant par les textes que par les aquarelles de Remo Forlani.
Je me demande juste pourquoi il lui a fait un nez pointu, mais bon, ce n'est pas grave.
En tout cas, j'ai passé un excellent moment en leur compagnie, le sourire aux lèvres.
Fleur est divorcée et vit avec son fils de 14 ans
Merlin est veuf et vit avec sa fille de 14 ans et leur chat Newton.
Newton se sauve régulièrement chez Fleur et s'est ainsi qu'ils font connaissance puis décident assez rapidement de se marier.
Pas n'importe où, sur l'île de Groix où se situe l'action d'un roman qu'ils ont lu tous les deux.
Et nous voilà partis pour une belle histoire à l'eau de rose.
Que de clichés dans ce livre !
Que de grosses ficelles !
Quelques personnages sont plutôt sympathiques, certes.
L'histoire peut nous divertir quelques heures.
Mais l'écriture est des plus basiques, le ton convenu ;les situations plus ou moins prévisibles
Franchement, je ne sais pas quoi écrire sur ce livre.
Rien ne me vient, si ce n'est que je ne lui ai pas trouvé grande originalité ni grand intérêt.
Après six ans passés à Paris, Soizic revient à St Malo pour l'enterrement de sa grand-mère et renoue avec sa famille à qui elle n'avait plus donné signe de vie.
Insipide et sans saveur.
Un roman comme il en existe des milliers et des milliers et qui n'apporte rien.
C'est écrit comme une rédaction d'un élève de CM qui serait bon en français.
Je ne sais plus où j'ai lu qu'un roman comportant beaucoup de dialogues masquait une insuffisance littéraire.
Là tout n'est pratiquement que dialogues.
C'est dire !

Ce qu'il y a de bien avec Jean-Louis Fournier, c'est qu'il nous offre des petits moments de plaisir et d'humour.
En plus c'est toujours court et écrit gros, du coup on n'a pas le temps de se lasser.
Ici il change un peu de registre, ce n'est pas autobiographique si ce n'est qu'il part de son nom , Fournier, comme Alain-Fournier.
Il raconte la vie du petit frère du grand Meaulnes, lequel admire et subit son frère fantasque.
On retrouve un petit côté JeanTeulé, mais beaucoup plus gentil et humoristique et surtout beaucoup moins gore.
Ce n'est pas mon préféré de ses livres, mais ce fut un bon petit moment de détente.
Jean-Louis se sent seul.
Désespérément seul.
Il guette les volets de ses voisins, attend les coups de téléphone....
Sa femme, son chat, la plupart de ses amis sont morts.
Un livre doux-amer qui fout un peu le bourdon.
Il y a d'ailleurs un peu moins d'humour que dans ses précédents livres.
On a envie de l'appeler, d'aller lui rendre visite.
Ne pas le laisser seul comme ça.
Et dire que tous ces confinements n'ont rien dû arranger.
La majeure partie de sa vie, Jean-Louis Fournier a été impatient.
Aller vite, passer à autre chose, avancer..............
Et plus le temps passe, plus il apprécie la patience.
A quoi bon se presser, devancer les choses.
Toujours le même style, toujours le même humour.
Pourtant ce texte me semble plus court, un peu moins complet.
Mais c'est toujours un plaisir de lire cet auteur.
Pendant un quart du livre, je me demandais bien où Irène Frain voulait en venir.
Elle nous raconte un fait divers abominable : une vieille dame se fait sauvagement assassiner chez elle.
Certes c’est atroce mais pourquoi tant expliquer, délayer.
Ce n’est qu’à la page 60 qu’on comprend enfin, cette vieille dame, c’est sa sœur.
Et le silence qui s’est installé autour de cette mort, silence de la police, silence de la justice, silence de la famille, la mine au plus profond d’elle-même.
Il aura fallu ces lignes, ce livre pour que s’apaise un peu sa colère.
Les sentiments qu’elle traverse sont magnifiquement traduits.
Ses souvenirs, ceux de cette sœur aimée qu’elle avait perdue de vue aussi.
Irène Frain a une belle écriture, elle sait mener ses récits.
Ici, elle m’a particulièrement touchée et je l’espère sincèrement plus apaisée, presque deux ans après cet horrible drame.
Après un séjour en Sardaigne avec Milena Angus, me voici partie en voyage avec Philippe Fusaro pour un tour d'Italie.
Quel bonheur, deux romans de suite dans ce pays magique.
Sandro vient de se faire mettre à la porte par sa femme.
Elle a, dit-elle, besoin de prendre ses distances.
Comme ce sont les vacances, il part alors avec son fils en Italie pour un voyage sans but précis à bord de son Alpha Roméo décapotable.
Chaussures et vêtements ont une grande place dans l'histoire.
D'ailleurs, le petit Marino ne quitte pas son costume de cosmonaute, offert par son grand-père.
Ils vont de ville en ville, descendant vers le sud.
Que ces deux personnages, le père et le fils, sont beaux et attendrissants.
Et Dolores qui apparaît vers la fin du livre est une toute aussi attachante personne.
Le texte est émaillé de répétitions qui résonnent comme des ritournelles poétiques.
C'est doux, envoûtant, mélodieux.
A la magie de l'Italie, se mêle la magie de l'histoire.
Que de tendresse, de complicité.
Que de tristesse et de joie.
La confiance et l'amour entre le grand et son petit sont émouvantes.
C'est qu'il en comprend des choses Marino malgré son jeune âge.
J'ai franchement passé un délicieux moment avec ce roman si délicatement écrit.
Moins qui ne suis pas férue de sport, encore moins de boxe, qui m'eût dit que je lirais un jour la biographie d'un boxeur.
Pourquoi le choix de ce livre ?
Parce que j'ai lu r

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27 janvier 2022

kintsugi

« Depuis qu'il a laissé tomber le bol, il a laissé tomber quelque chose »
Oui, ce matin, Simon a laissé tomber le bol bleu qu'il utilise chaque matin.
Ce bol, dernier souvenir de son ami d'enfance.
Et ce bol cassé va déclencher en lui un tsunami.
Psychanalyste attentif, il décide de tout laisser tomber et de partir loin, seul, pour tenter de se comprendre, comme toute sa vie il a tenté de comprendre les autres.
Et le voilà parti sur une petite île japonaise, hôte d'un couple délicieux.
C'est un texte tout en sentiments, tout en douceur, tout en introspection.
Le rythme est lent, enveloppant.
Il faut beaucoup de patience pour retrouver ses traces, pour se retrouver.
Akiko et Daisuke seront une merveilleuse rencontre pour aider Simon à y parvenir.
L'ambiance est prégnante, la mer, les jardins, la source chaude, la végétation, la magie des tissus, les céramiques, les nuits envoûtantes...
C'est l'histoire d'une renaissance, la renaissance de Simon.
Les blessures enfouies, celles de l'amour et de l'amitié vont s'estomper et lui redonner sa liberté.
Le kintsugi, l'art de réparer les poteries avec un fil d'or, va l'aider à se réparer.
Sur le coup il m'a semblé ressentir moins d'émotion que dans les précédents livres de Jeanne Benameur, mais plus le temps passe après ma lecture, et plus l'atmosphère poétique et sereine subsiste et je me dis qu'elle a encore réussi un superbe livre.
Un livre plein de beauté et d'espoir.
Un livre apaisant.

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27 janvier 2022

« Porca miseria » éructe le père bien imbibé avant de s'affaler sur son lit.
Et voilà, première page, le ton est donné.
Ce n'est pas un roman, ce sont des mémoires.
L'auteur repasse sa vie depuis l'enfance, rue de la Gaieté en banlieue parisienne.
Une banlieue d'immigrés italiens.
Son père est ouvrier et alcoolique.
Sa mère est mélancolique à tendance dépressive.
Des parents qui subissent.
Ni l'un ni l'autre ne se sont vraiment mis au français, ce sont le frère et les trois sœurs qui s'occupent de toutes les démarches.
Tonino a subi le désarroi de ses parents.
Le fait qu'ils ne maîtrisent pas la langue l'a freiné.
Il a un mal fou a entrer dans un roman.
En particulier les classiques auxquels il ne comprend rien, croyant lire une langue étrangère.
Lui qui rêve d'écrire.
Il s'attarde sur chaque membre de sa famille, en particulier ses sœurs.
Et cet enfant timide, un peu en retrait, finira par atteindre son but et devenir l'écrivain que l'on connaît.
La magie de la France pour lui, c'est ça : que des illettrés italiens aient pu donner naissance à un écrivain français.
S'il s'est inspiré de son expérience pour écrire ses romans, Tonino Benacquista nous livre ici une nouvelle facette de son talent avec son autobiographie.
Le tout écrit avec une grande sincérité et une grande humilité.

23,00
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18 janvier 2022

Elisa est discrète, peu expansive, peu sûre d'elle, aime les livres.....
Béatrice est voyante, exubérante , sans complexes, aime internet.....
Leur milieu familial et social est différent.
Elles ont quatorze ans, et, malgré leurs différences deviennent amies.
Elles quitteront T., la ville de leur adolescence, pour commencer l'université à Bologne avec Lorenzo, l'amour d'Elisa.
Et puis c'est la rupture, avec Beatrice, avec Lorenzo.
Elisa, a trente-quatre ans, ne s'en est jamais remise et commence à écrire ce livre pour tenter de se retrouver.
On pourrait penser à « L'amie prodigieuse », livre qui m'avait « prodigieusement » agacée.
Deux filles amies en Italie.
Mais là, loin d'être agacée, j'ai beaucoup aimé.
Les personnages sont tellement bien cernés.
Un livre qui pose bien des questions.
Sur les amitiés adolescentes qui durent ou pas.
Sur l'être et l'apparence.
Sur la durée des livres et la fugacité des réseaux sociaux.
Sur la difficulté de devenir adulte.
Sur la relation aux parents qui évolue.
Sur les espoirs de l'adolescence et la réalité de l'âge adulte.
Cette plongée en Italie fut un régal et je quitte à regret Elisa et Beatrice aimantées l'une à l'autre malgré les années.

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30 décembre 2021

Le mari de Tara est mort.
Elle ne s'en remet pas, coule, part à la dérive.
Et surtout ses souvenirs si bien enfouis ressurgissent comme un raz de marée.
Parce qu'en réalité, elle ne s'appelle pas Tara, mais Vijaya.
Et pour survivre, elle a enterré Vijaya au plus profond d'elle-même, mais la voilà qui ressurgit.
Son enfance heureuse (en Thaïlande peut-être?), et puis sa vie qui bascule quand ses parents sont assassinés.
Son passage chez l'ancien jardinier où elle devient chien fou sauf quand elle voit « le garçon »,
Et puis son enfermement au refuge, en tant que « fille gâchée »
Et puis le tsunami..... et Emmanuel, son mari maintenant mort.
Quelle belle et poignante histoire !
Et outre la beauté de l'histoire, il y a la beauté de l'écriture.
Natacha Appanah a un très beau style qui n'est propre qu'à elle.
Elle aime jouer avec les mots qui alors deviennent musique.
C'est un roman prenant dans lequel je me suis complètement immergée.
Et j'en ressors étourdie.