Alex-Mot-à-Mots

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Alex L., lectrice compulsive, presque anonyme.
Ayant une préférence pour les bons polars, mais aimant aussi les autres genres (sauf la SF, pitié....)

22,50
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4 mars 2024

famille

Après Entre toutes les mères, le nouveau roman de l’auteure a encore pour sujet les mères, celles qui le sont, celles qui l’ont été et celles qui voudraient l’être.

J’ai aimé ces quatre femmes : Rebecca l’urgentiste qui enchaine les fausses couches ; Mara dont le fils autiste est décédé quelques années auparavant ; Blair la mère parfaite qui a tout de même un doute sur la fidélité de son mari ; et Whitney qui a tant de mal avec son fils aîné Xavier.

J’ai aimé suivre ces femmes par petites touches, découvrir la situation avant le drame et pendant.

J’ai eu de la peine pour Whitney qui possède son entreprise, a trois enfants, un mari souvent absent, qui a tout fait pour bien élever ses enfants mais qui ne fait que gronder et punir son aîné. Elle est consciente qu’elle en veut toujours plus ; comme son fils.

J’ai aimé certains détails : le ticket de bus dans la poche du manteau de la mère de Whitney (ticket qu’elle n’utilisera pas) ; le préservatif trouvé par Blair ; les bagues de Whitney qu’elle enlève quand elle trompe son mari.

J’ai aimé Mara, la vieille voisine un peu secrète. J’ai eu de la peine pour elle : sa vie avec un enfant autiste, son mari qui ne comprend pas, le décès brutal de son fils.

J’ai aimé que le fils de Mara lui chuchote à elle seulement au creux de l’oreille, habitude en résonance avec le titre du roman.

Les murmures, justement, expliqués p.25 comme ces moments qui essayent de nous dire que quelque chose ne va pas.

J’ai eu de la peine pour les fausses couches de Rebecca, placées au milieu du roman.

Enfin, j’ai eu de la peine pour Xavier, le fils mal-aimé et sans cesse rabroué par sa mère et repoussé par sa meilleure amie.

Une citation :

Ce n’est pas un événement avec un début et une fin. La fausse-couche se poursuit encore et encore, elle traque la femme à travers ses journées et ses rêves, et la femme connaît quelques rares secondes de bonheur quand elle oublie, que son cerveau peut encore ressentir le bonheur d’avoir ce bébé, jusqu’à ce qu’elle se souvienne que le bébé ne lui appartient plus, depuis des jours ou même des semaines. (p.179)

L’image que je retiendrai :

Celle des avions qu’adorait le fils de Mara et ceux en papier que Xavier envoi dans son jardin.

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4 mars 2024

famille

Je découvre la plume douce et contemplative de l’auteur.

Je craignais un peu d’ouvrir ce livre parlant d’un frère schizophrène. J’ai découvert un personnage empathique qui sait apaiser les souffrances de son cadet.

J’ai aimé que le récit soit composé de petites touches et que les deux premières soient des histoires de changement : les enfants deviennent des adolescents et l’un bascule dans la maladie.

En poussant la porte du jardin, le narrateur explique qu’il devient quelqu’un d’autre, et j’ai aimé découvrir son jardin, ses voisins, son rapport à la nature.

J’ai eu de la peine pour le frère dont jamais nous ne saurons le nom, qui croit que sa voisine veut l’empoisonne quand il est en phase de délire. Mais j’ai aimé que son travail consiste à arroser les plantes dans une jardinerie : il plante son doigt dans le terreau pour définir la quantité d’eau nécessaire à la plante.

J’ai aimé que ce soit Seuls demeurent de René Char qui calme parfois les crises, comme si la poésie seule pouvait toucher et calmer. J’ai aimé que la poésie devienne leur territoire commun.

J’ai aimé les leitmotivs : la Prius que conduit le narrateur ; les feux de camp les soirs ; le frère à la tête pleine d’ombres et de secrets.

J’ai adoré quand le narrateur et son frère se rendent sur un piquet de gréve pour apporter des pommes aux grévistes et que le frère, intranquille, crie Feu ! et jette les pommes sur les grévistes.

J’ai aimé les personnages qui apparaissent dans le récit : le frère et son patron, le docteur Dumontier, monsieur et madame Vermeulen les voisins agriculteurs, monsieur et madame Chung les voisins coréens, le chien Pablo et le chat Lennon.

J’ai quitté cette belle et douce parenthèse à regret.

L’image que je retiendrai :

Celle de la nature omniprésente et si proche.

24,00
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4 mars 2024

amour, fantastique

Je ne suis pas fan du genre fantastique, mais quand Sophie DIVRY sort un nouveau roman, je ne fais pas la fine bouche. Et j’ai eu raison d’ouvrir ce roman.

D’abord parce que j’y ai retrouvé le ton parfois caustique de l’auteure (« Elle détestait la Provence, sa terre séchée par la chaleur, ses artisans potiers, ses zones pavillonnaires moches et ses marchés de plein air où des anglais à la face d’écrevisses s’extasiaient devant un lavoir rénové avec l’aide la région PACA. ») Ou encore « Il était rasé de si près qu’il semblait s’être procuré sa tondeuse dans un pays totalitaire ».

Ensuite parce que j’ai appris que l’inventeur du Rubik cube était un architecte intéressé par le mécanisme de rotation sur trois plans. Et j’ai également découvert le coating, en français l’enrobage, et son utilisation en chimie des matériaux.

J‘ai aimé le narrateur, Bastien Fontaine, 41 ans, inspecteur du travail, dont le métier consiste à faire respecter le code du travail par les entreprises.

J’ai aimé Maïa di Natale, journaliste dans un magazine scientifique qui a un problème avec ses mains : elle perd des objets sans jamais les retrouver.

J’ai aimé qu’ils se croisent et se recroisent dans la ville de Lyon, avant que leurs chemins ne se rejoignent vraiment.

Mais j’ai été moins fan de la partie scientifique et des méchants vraiment cupides.

Mais j’ai aimé la nature omniprésente, même en ville.

J’ai suivi avec passion les retournement de situation et la poursuite du cristal maléfique.

L’image que je retiendrai :

Celle du Parc de la Tête d’Or où Maïa donne à manger aux oiseaux chaque matin pendant son jogging.

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4 mars 2024

Hawaï, famille

Ma lecture avait pourtant bien commencée : Hawaï, une famille hawaïenne qui respecte les anciens cultes, trois enfants dont un avec un don.
Mais personne n'est capable de l'aider avec ce don que personne ne sait nommer. L'enfant, l'adolescent puis l'adulte se débrouille seul.
Les parents sont empêtrés dans des problèmes d'argent, mais peuvent payer des études sur le continent à leurs enfants.
Et après le milieu du roman, j'ai trouvé que l'auteur parlait beaucoup trop, délayait trop son récit sans arriver au but.
J'ai terminé ma lecture en avance rapide, dommage.
Il y avait pourtant beaucoup de couleurs, de vocabulaire et de traditions dans ce roman. Mais beaucoup trop dilué pour moi.

22,00
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8 février 2024

enquête, Japon

Après le terrifiant La leçon du mal, j’avais hâte de découvrir le nouveau roman de l’auteur japonais. Et je n’ai pas été déçue.

Le récit se déroule à Kyoto dans le milieu des assureurs, et plus particulièrement les assurances-vie.

J’ai aimé Wakatsuki le jeune employé modèle qui, sur une intuition, décide de fouiller plus avant les causes du suicide d’un jeune garçon. Il faut dire que le père l’avait convoqué pour constater le décès par pendaison dans sa vieille maison noire.

Malheureusement, le père ne lâche pas l’affaire et commence à harceler Wakatsuki.

C’est dans cette ambiance stressante que se font les révélations sur les membres de cette famille particulière.

J’ai découvert le scientifique Jean-Henri Fabre qui a écrit Souvenirs entomologiques que Wakatsuki cite souvent. Fabre y décrit les comportements des insectes comme des comportements humains.

J’ai découvert le modèle évolutif r/K expliquant comment l’évolution de la stratégie de reproduction des espèces est liée aux fluctuations de l’environnement.

J’ai aimé ce leitmotiv des insectes, et surtout celui de l’araignée que Wakatsuki voit en rêve.

J’ai souri lorsque le couteau à murène était brandi : il doit vraiment être impressionnant.

J’ai aimé le final en apothéose, comme dans le précédent roman : l’auteur exprime tout son talent dans ce genre de scènes.

J’ai aimé que le coupable ne soit pas celui que l’on pense.

J’ai aimé que ce roman parle du suicide au pays du soleil levant, le frère de Wakatsuki s’étant suicidé, pense-t-il.

J’ai aimé découvrir un peu plus la société japonaise par le biais de ce roman noir.

L’image que je retiendrai :

Celle de l’araignée dont rêve sans cesse Wakatsuki et qui peut être à la fois un symbole positif ou négatif.