Ces 12 images sont issues de la série Les trente-six vues de la Tour Eiffel. Développée sous forme de gravures sur bois au moment de la construction de la tour Eiffel (1887-1889), finalement exécutée en lithographie en utilisant pas moins de cinq matrices, cette série d’estampes en douze couleurs tirée à 500 exemplaires sur papier vélin est achevée en 1902, soixante-dix ans exactement après son modèle révéré, les Trente-six vues du mont Fuji de Katsushika Hokusai (1760-1849). Henri Rivière (1865-1951), peintre, graveur, illustrateur et ancien directeur artistique du théâtre d’ombres du Chat noir, célèbre cabaret de Montmartre, y déploie sa passion japonisante et sa maestria technique en multipliant cadrages, angles de vue et atmosphères. La réalisation de cet élégant in-quarto oblong (235 × 290 mm) est l’œuvre conjointe de son éditeur favori, l’imprimeur Eugène Verneau (1853-1913), du graphiste et poète George Auriol (1863-1938) et du critique d’art et fondateur du Rire Arsène Alexandre (1859-1937), qui dans son prologue qualifie drôlement la tour Eiffel de « grande baguette à suspendre les kakémonos ».