Dingo

Octave Mirbeau (1848-1917), dont l’écriture proli¬fique a exploré les domaines aussi di¬verses que le journalisme, le pamphlet, la critique d’art, la litté¬rature ; aborde ici sa dernière œuvre, publiée en 1913. Dingo propose un portrait de chien par le¬quel O. Mirbeau véhicule une dernière fois, une critique sociale véhémente, dirigée ici, contre les habitants d’un village provincial. Son dégoût de la noirceur humaine est contrebalancée par la ten¬dresse et l’identification inspirée par ce chien, qui tout innocent qu’il est, demeure un pré¬dateur insa¬tiable qui ruine l’intégration de son maître dans le village. Identification qui a ses li¬mites car toute communication est impossible mais il incarne les valeurs idéales qui ont disparu de la société : le caractère incorruptible du chien no¬tam¬ment. Ce récit n’est pas une simple contestation sociale, O. Mirbeau élabore un dédoublement suffisamment distant pour s’interroger sur sa vie, le narrateur se regarde vivre dans son chien.