Une journée fasciste, Célestin et Élise Freinet, pédagogues et militants
EAN13
9782748905045
Éditeur
Agone
Date de publication
Collection
Mémoires sociales
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Une journée fasciste

Célestin et Élise Freinet, pédagogues et militants

Agone

Mémoires sociales

Indisponible
La scène se déroule le 24 avril 1933, dans la petite école de Saint-Paul
dirigée par Célestin Freinet, quelques minutes après la fermeture des portes.
Depuis des mois, l’instituteur subit une campagne de diffamation menée par le
maire, soutenue par quelques habitants du village, qui veulent le chasser.

Cette petite affaire locale a pris une envergure nationale grâce à de solides
appuis via la presse d’extrême-droite. En cause, la pédagogie de Freinet, qui
favorise une totale liberté dans l’expression écrite des enfants. Quelques
mois plus tôt, un enfant avait donné le récit, qui fut imprimé sans aucune
censure de l’instituteur, d’un rêve où le maire était attaqué par les élèves.

Le prétexte était tout trouvé pour se débarrasser de cet encombrant militant
communiste : ce rêve révélait bien la pédagogie subversive de Freinet. Mais
celui-ci tient bon, contre-attaque systématiquement, conteste, fait appel,
mobilise tous ses soutiens politiques, pédagogiques et syndicaux. Las de
devoir attendre une décision administrative qui n’arrive pas, le maire et ses
ouailles décident de déloger Freinet manu militari. Mais Freinet, informé,
était prêt à les accueillir, armé.

Ce moment peut être envisagé comme le point culminant de la situation ayant
mené à la démission d’Élise et de Célestin Freinet, qui iront fonder une école
privée à Vence. Au-delà de sa puissance lyrique, l’évènement témoigne à la
fois de la passion d’un homme pour la pédagogie populaire (au point de la
défendre arme au poing) mais aussi de la pression fasciste que connaît alors
le pays.

Après une restitution des faits, fondée sur les archives (notamment
policières), ce livre interroge ce qui peut mener un instituteur pacifiste à
brandir une arme dans la cour de son école ; puis, sur la base de l’histoire
de l’éducation et des controverses pédagogiques, il montre l’importance de la
surveillance et de la criminalisation des pratiques dérogeant aux normes
gouvernementales.
Au final, l’ouvrage vise à une compréhension de la-dite « pédagogie Freinet »
dans le cadre d’une analyse de la mission de service public et d’une
contribution à une autre histoire de l’école républicaine.

Enseignante en lycée et chargée de cours en histoire et sociologie de
l'éducation à l’Université de Paris, Laurence De Cock est notamment l’autrice
d’École (Anamosa, 2019), Dans la classe de l’homme blanc. L’enseignement du
fait colonial des années 1980 à nos jours (PUL, 2018) et de Sur l’enseignement
de l’histoire. Débats, programmes et pratiques de la fin du XIXe siècle à nos
jours (Libertalia, 2018) .

Aux éditions Agone, co-autrice de L'Histoire comme émancipation (avec
Guillaume Mazeau et Mathilde Larrère, 2019) elle a codirigé les deux volumes
de La Fabrique scolaire de l’histoire (2009, 2017) et Les Pédagogies critiques
(2019) ; et elle fait paraître École publique et émancipation sociale en août
2021.
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