- EAN13
- 9782707337481
- Éditeur
- Les Éditions de Minuit
- Date de publication
- 25/02/2016
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Autre version disponible
Court roman de l'absence, de l'effacement, du dérisoire apparent, Mentir donne
l'occasion à un lointain narrateur à la mémoire incomplète d'évoquer sa propre
enfance. Est-ce la sienne du reste ? On ne saurait le dire avec précision. Un
seul personnage, la mère, va et vient dans une sorte de perpétuel ennui. Mais
cet ennui, curieusement, semble fait d'anciens souvenirs qui désagrègent le
quotidien. Le temps s'arrête, dirait-on. La mère, du pré à la chambre, cherche
l'un ou l'autre objet, prépare une valise, annonce son prochain départ.
Souvent, le narrateur rapporte ces menus événements, à la fois grandioses et
inexistants, d'un ton détaché, monocorde. Et l'on serait amené à croire que
tout cela lui importe peu, si l'on n'avait pas la certitude qu'il mentait. Dès
les premières pages, l'on sent qu'il feint l'indifférence. La profusion même
des détails qu'il donne le trahit. Il s'obstine à répéter la même phrase, à la
transformer à peine, pour la reprendre telle quelle. Pourquoi s'acharne-t-il à
observer le personnage du récit ? C'est qu'il livre le portrait, à la fois
flou et minutieux, de sa propre mère qu'il tente de comprendre au-delà de son
amour présent, en une sorte de remontée du temps. Mentir serait la pitoyable
biographie d'une femme très ordinaire qui cherche à sortir d'elle-même, qui
s'invente une panthère comme compagne, rêve de Smolensk ou de Santander. À
moins qu'il ne s'agisse de l'épopée d'une fabuleuse héroïne. Mentir est paru
en 1977. C'est le premier texte d'Eugène Savitzkaya aux Éditions de Minuit et
son premier roman.
l'occasion à un lointain narrateur à la mémoire incomplète d'évoquer sa propre
enfance. Est-ce la sienne du reste ? On ne saurait le dire avec précision. Un
seul personnage, la mère, va et vient dans une sorte de perpétuel ennui. Mais
cet ennui, curieusement, semble fait d'anciens souvenirs qui désagrègent le
quotidien. Le temps s'arrête, dirait-on. La mère, du pré à la chambre, cherche
l'un ou l'autre objet, prépare une valise, annonce son prochain départ.
Souvent, le narrateur rapporte ces menus événements, à la fois grandioses et
inexistants, d'un ton détaché, monocorde. Et l'on serait amené à croire que
tout cela lui importe peu, si l'on n'avait pas la certitude qu'il mentait. Dès
les premières pages, l'on sent qu'il feint l'indifférence. La profusion même
des détails qu'il donne le trahit. Il s'obstine à répéter la même phrase, à la
transformer à peine, pour la reprendre telle quelle. Pourquoi s'acharne-t-il à
observer le personnage du récit ? C'est qu'il livre le portrait, à la fois
flou et minutieux, de sa propre mère qu'il tente de comprendre au-delà de son
amour présent, en une sorte de remontée du temps. Mentir serait la pitoyable
biographie d'une femme très ordinaire qui cherche à sortir d'elle-même, qui
s'invente une panthère comme compagne, rêve de Smolensk ou de Santander. À
moins qu'il ne s'agisse de l'épopée d'une fabuleuse héroïne. Mentir est paru
en 1977. C'est le premier texte d'Eugène Savitzkaya aux Éditions de Minuit et
son premier roman.
S'identifier pour envoyer des commentaires.