La poésie castillane de la fin du Moyen Âge au début du Siècle d'or
EAN13
9782402445115
Éditeur
FeniXX réédition numérique (Messene)
Date de publication
Collection
Prépa Capes-Agrégation
Langue
français
Langue d'origine
français
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La poésie castillane de la fin du Moyen Âge au début du Siècle d'or

FeniXX réédition numérique (Messene)

Prépa Capes-Agrégation

Indisponible
En 1440, Juan de Mena offre le Laberinto de Fortuna au roi de Castille Juan II
; Garcilaso meurt en 1536, près de Nice, lors de l’une des campagnes
militaires de Charles Quint contre la France. Un siècle à peine sépare le
poème politique de Mena de l’œuvre lyrique du Prince des Poètes mais tout
semble les séparer, sauf la gloire littéraire de leurs auteurs que réunit
encore l’écriture amoureuse : Juan de Mena est en effet un grand poète
cancioneril et la première poésie de Garcilaso porte l’empreinte de
l’esthétique raffinée, sophistiquée, des variations poétiques sur les mots et
les paradoxes de l’amour. Le Laberinto de Fortuna, aux frontières incertaines
du Moyen Âge et de la Renaissance, fascine par son artifice et sa vérité.
Nebrija en fait la référence majeure des chapitres de métrique de sa Gramática
española et les humanistes l’éditent et le commentent, soit pour exalter la
teneur morale ou nationale de ses copias et la dignité de la langue,
latinisante et sublime soit, comme Juan de Valdés, pour en dénoncer
l’obscurité et le caractère hybride et « monstrueux ». Le poème, érudit,
complexe, est emporté par un souffle épique et une vigueur dramatique
remarquables ; il est aussi traversé par des moments d’émotion, de courage
moral, intellectuel et politique et par des épisodes d’une extraordinaire
puissance poétique. À l’inverse de Juan de Mena, qui s’inscrit dans la lignée
conceptiste des Lucain, des Góngora ou des Gracián, Garcilaso de la Vega dote
la poésie espagnole d’une langue lumineuse et fluide dont l’exceptionnelle
harmonie produit un étonnant « effet de naturel ». Ainsi passent inaperçus le
travail rhétorique et l’érudition, si profondément assimilée qu’elle en
devient culture. Très largement autobiographique, la poésie lyrique de
Garcilaso, en assimilant les traditions péninsulaires et les conquêtes
définitives de Pétrarque, en adoptant l’ample et souple hendécasyllabe, en
ouvrant la « prison d’amour » aux beautés d’une Nature amène, invente la
grammaire lyrique de l’émotion et réalise une véritable révolution dont les
résonances s’entendent encore dans la poésie du vingtième siècle espagnol.

*[30 octobre]: selon le calendrier julien
*[28 janvier]: selon le calendrier julien
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