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    23 février 2013

    En abordant ce livre, c’est essentiellement à ce qui avait fait de Martin Hirsch un homme engagé que je m’intéressais et tel était, d’après lui, l’objectif de cet ouvrage : montrer au travers de son témoignage ce qui peut conduire à un engagement et, le cas échéant, aider le lecteur à mettre au jour son propre besoin dans ce domaine.
    Parmi les fragments de souvenirs exposés (soit 43 courts chapitres aux titres en forme de « Où l’on… », « Où il est question de… »), tous ne peuvent pourtant pas être rangés dans la catégorie ont-déterminé-mon-futur-engagement. Beaucoup, en effet, comme ceux évoquant la pratique du violoncelle ou de l’escalade, ont forgé un tempérament et une manière d’aborder les difficultés, mais ils n’expliquent pas l’engagement ultérieur.
    D’autres, en revanche, dont ceux concernant le parcours de son grand-père puis de son père et leurs personnalités respectives, si.

    L’auteur confesse, dans le prologue, avoir une incapacité à ranger et classer de l’ordre de la névrose. On reconnaîtra que, dans l’assemblage disparate de ses pans de souvenirs et anecdotes diverses, il ne semble pas non plus avoir essayé de trier-ordonner, il qualifie d’ailleurs in fine de « vagabondage » l’opération à laquelle il s’est livré. Il reste que ce témoignage, sans nous fournir toutes les clés de l’engagement, se lit avec intérêt et plaisir car les instantanés fournis, édifiants ou pittoresques, sont souvent piquants et toujours narrés avec à-propos, quand ce n’est avec humour.
    En outre, parmi les séquences présentées, il y a celles où l’auteur retranscrit les propos qu’il a tenus à des jeunes dans des conférences sur le thème de l’engagement et la force de ses convictions et son charisme y sont manifestes.

    Le livre s’achève sur deux épilogues remarquables, au sens propre du terme. Dans le premier, Martin Hirsch se livre à un petit exercice de science-fiction : il imagine un article paru dans une revue de sciences politiques des années 2020, présentant une rétrospective des changements socio-économiques, considérables, intervenus depuis que l’engagement est devenu une donnée essentielle dans la vie française. Très convaincant ! Dans le second, il adresse à son père mort une lettre, complice et émouvante, en réponse à la sienne.

    Enfin, « La lettre perdue » m’a permis de découvrir l’existence de L’Institut du Service Civique, fondé à l’été 2012 par Martin Hirsch. C’est, précise-t-il :
    « Une grande école très particulière. Pour y accéder, la classe préparatoire, c’est l’engagement. Seuls ceux et celles qui ont accompli un service civique peuvent postuler pour entrer à l’Institut du service civique. Le principe est simple. Nous détections des jeunes particulièrement motivés, ayant des projets originaux, ayant apporté la preuve de la valeur de leur engagement, et nous leur ouvrons des portes. Les portes des « vraies » grandes écoles, celles des entreprise ou des financements pour créer un projet. »