Le Professeur et la sirène, nouvelles

Giuseppe Tomasi di Lampedusa

Points

  • Conseillé par
    8 mai 2014

    A la recherche du monde perdu

    La genèse de certains romans constitue un roman à elle seule. Ou, plus exactement, les grands romans ont toujours une préhistoire romanesque, faite de manuscrits voués aux flammes, de tiroirs secrets et de succès posthumes. « Le Guépard » a été écrit d’une traite par un vieux prince sicilien entre 1955 et 1956. Comme tous les chefs-d’œuvre, le roman a d’abord été refusé, et le vieux prince est mort avant de voir l’Italie – puis le monde entier – se prosterner devant lui. Depuis, l’histoire de la vie de Giuseppe Tomasi di Lampedusa, cette oisiveté d’aristocrate méridional, se confond avec celle de la publication de son seul et unique roman, et avec celle de Don Fabrice, le prince mélancolique qui offrit à Burt Lancaster l’un de ses plus beaux rôles. Et le mythe a enflé. Faute de pouvoir interroger l’écrivain, les exégètes partirent en pèlerinage vers sa terre suppliciée. Ils rencontrèrent sa veuve, eurent accès à des carnets, des manuscrits biffés que celle-ci renâcla à laisser publier. Il fallut donc attendre la mort de la veuve pour accéder à une version fidèle de ces trois nouvelles et ces « Souvenirs d’enfance », sorte de réservoir romanesque du « Guépard » qui nous immerge dans l’horizon esthétique de Lampedusa et que Jean-Paul Manganaro a retraduit et commenté dans une nouvelle édition lumineuse.

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