- EAN13
- 9782021066494
- Éditeur
- Le Seuil
- Date de publication
- 25/08/2013
- Collection
- Fiction et Cie
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Autre version disponible
-
Papier - Seuil 20,00
"La mort etait chez nous comme chez elle.
Elle a saisi mon pere le 6 juin 1945, tout juste un an apres le Debarquement.
Il avait quarante-neuf ans, je venais d'en avoir huit. Au mois d'octobre
precedent, elle avait deja fauche mon frere aine, Marcel, qui avait vingt-deux
ans. L'un puis l'autre furent victimes du bacille de Koch, la tuberculose
restant, a l'heure d'Hisroshima, la grande pourvoyeuse des cimetieres
d'Europe. Il y a toujours des gens qui meurent trop tot. À quelques mois pres,
mettons un an ou deux, ils etaient sauves par l'arrivee en force des
antibiotiques, du Rimifon et tout ça. C'est comme ceux qui prennent les
dernieres balles de la guerre, juste avant le coup de clairon de l'armistice.
"Papa est mort", m'a dit ma soeur Genevieve, en me tirant du lit. Je ne suis
pas sur d'avoir eprouve d'emotion. Je n'etais qu'un jeune barbare occupe de
ses billes et de ses soldats de plomb. Depuis des annees, du reste, mon pere
etait lointain, episodique, ballotte d'un sana a l'autre. Je manquais de
relations avec lui. De toute façon, il etait petesec et sujet a de redoutables
coleres."
*[5e]: Cinquième
Elle a saisi mon pere le 6 juin 1945, tout juste un an apres le Debarquement.
Il avait quarante-neuf ans, je venais d'en avoir huit. Au mois d'octobre
precedent, elle avait deja fauche mon frere aine, Marcel, qui avait vingt-deux
ans. L'un puis l'autre furent victimes du bacille de Koch, la tuberculose
restant, a l'heure d'Hisroshima, la grande pourvoyeuse des cimetieres
d'Europe. Il y a toujours des gens qui meurent trop tot. À quelques mois pres,
mettons un an ou deux, ils etaient sauves par l'arrivee en force des
antibiotiques, du Rimifon et tout ça. C'est comme ceux qui prennent les
dernieres balles de la guerre, juste avant le coup de clairon de l'armistice.
"Papa est mort", m'a dit ma soeur Genevieve, en me tirant du lit. Je ne suis
pas sur d'avoir eprouve d'emotion. Je n'etais qu'un jeune barbare occupe de
ses billes et de ses soldats de plomb. Depuis des annees, du reste, mon pere
etait lointain, episodique, ballotte d'un sana a l'autre. Je manquais de
relations avec lui. De toute façon, il etait petesec et sujet a de redoutables
coleres."
*[5e]: Cinquième
S'identifier pour envoyer des commentaires.